2 % seulement des Français achèteront pleinement leur logement en 2025 dans certaines villes, si l’on suit la lettre de la loi Lagleize. Ce chiffre, brut, heurte l’imaginaire collectif façonné par des décennies d’accession à la pleine propriété. Pourtant, la France s’apprête à amorcer un virage discret mais décisif, sous la pression des réformes et de la flambée foncière.
Propriété immobilière en 2025 : ce qui va réellement changer
Le visage de la propriété immobilière en France se prépare à de sérieuses mutations. Avec la nouvelle loi logement urbanisme, le projet Lagleize remet sur la table la question de la pleine propriété. L’inquiétude monte chez ceux qui tiennent à pouvoir devenir 100 % propriétaire logement, terrain et bâti inclus, quel que soit l’endroit ou leur profil.
C’est dans les zones tendues, là où les prix battent des records, que le changement s’annonce le plus net. Les réformes cherchent à ouvrir l’accession sociale à la propriété tout en coupant l’herbe sous le pied à la spéculation. Mais la dissociation entre foncier et bâti, via des outils comme le bail réel solidaire, risque de réduire, localement, la possibilité de devenir pleinement propriétaire.
Voici les principaux facteurs à surveiller pour comprendre cette transition :
- Le marché immobilier reste sous haute pression : peu d’offres, taux d’intérêt élevés et conditions bancaires qui se durcissent.
- Le DPE (diagnostic de performance énergétique) pèse lourd : les logements classés F ou G voient leur accès à la vente ou la location restreint.
- La nouvelle loi croissance égalité chances vient bouleverser le cadre de la propriété du logement.
La fragmentation s’accélère : la propriété classique persistera dans beaucoup de territoires, mais ailleurs, les modèles hybrides et le logement social progresseront. Avant de s’engager, il faut analyser le contexte du secteur convoité, la fiscalité, la nature du projet (résidence principale ou investissement locatif) et la vigueur du marché local. Le nouveau cadre, complexe et changeant, impose aux propriétaires une attention de tous les instants, avec des règles qui varient du tout au tout d’une commune à l’autre.
La loi Lagleize : mythe ou révolution pour devenir 100 % propriétaire ?
La loi Lagleize intrigue, inquiète, divise. Derrière le nom du député Jean-Luc Lagleize, une idée clivante : séparer le terrain du bâti pour élargir l’accession sociale à la propriété. Le principe, calqué sur ce qui existe outre-Manche, consiste à confier la gestion du sol à un organisme de foncier solidaire (OFS) et à limiter l’achat au seul logement. Le tout encadré par un bail réel solidaire (BRS), généralement de 99 ans.
Le bail réel solidaire cible surtout les ménages modestes, écartés du marché par la flambée des prix en ville. Les promoteurs mettent en avant le bénéfice : il devient possible d’acheter quand on pensait devoir louer toute sa vie, et le parc reste accessible sur le long terme. Ceux qui s’y opposent parlent d’un recul du droit de propriété, d’une bascule vers la « propriété partielle » qui fragilise l’acquéreur.
Ce que change concrètement la loi Lagleize
Voici les modifications concrètes qui découlent de la loi :
- On obtient la propriété du bâti, mais pas celle du terrain.
- Le droit d’occuper le logement s’étend sur une longue période, sous la houlette d’un OFS.
- La revente et la valorisation du bien sont très encadrées.
La profession se divise : certains y voient une révolution silencieuse qui redonne espoir à des familles exclues du marché, d’autres redoutent la perte d’un pilier du droit civil. En pratique, la proposition de loi Lagleize ne ferme pas définitivement la porte à la pleine propriété, mais elle rebat les cartes dans les communes où l’organisme de foncier solidaire prend la main sur les terrains.
Peut-on encore accéder à la pleine propriété après l’entrée en vigueur des nouvelles lois ?
L’arrivée de textes comme la loi Lagleize redessine la place de la pleine propriété dans le parcours résidentiel. Elle ne disparaît pas, mais les outils pour faciliter l’accession sociale à la propriété transforment progressivement l’équilibre entre location et achat classique.
Le bail réel solidaire (BRS) s’adresse en priorité aux ménages modestes vivant dans les secteurs les plus disputés. Pour eux, obtenir la propriété totale du logement devient moins fréquent : le schéma de dissociation foncier/bâti s’impose peu à peu, en particulier dans les centres urbains où la pression foncière bloque l’accès à l’achat traditionnel.
Pour les autres acquéreurs, les règles d’emprunt se modifient : le prêt à taux zéro subsiste, mais son champ se réduit. La hausse du taux d’usure et des taux d’intérêt pèse, surtout pour l’achat de la résidence principale. Il reste possible de devenir pleinement propriétaire, mais le chemin se complexifie, surtout pour ceux qui disposent d’un apport limité ou d’une situation professionnelle fragile.
La pleine propriété n’est pas rayée de la carte. Elle s’adapte : contraintes réglementaires, nouvelles stratégies bancaires, choix patrimoniaux inédits. Les investisseurs, qu’ils visent des revenus locatifs ou des projets de location meublée professionnelle (LMNP), doivent s’ajuster à un contexte juridique mouvant et à une offre qui se contracte dans les zones les plus attractives.
Alternatives et stratégies pour sécuriser son projet immobilier dans le nouveau contexte
Face à un marché immobilier de plus en plus segmenté et à l’émergence de nouveaux mécanismes, ceux qui ambitionnent de posséder leur logement dans sa globalité doivent composer avec un terrain de jeu transformé. L’approche classique de l’achat direct en nom propre se heurte désormais à la pénurie de biens et à la montée des prix, notamment dans les zones tendues. Le choix entre achat, location ou solution mixte, tel le bail réel solidaire (BRS), doit être pesé avec attention.
L’option location meublée professionnelle (LMNP) séduit ceux qui recherchent plus de flexibilité. Ce statut fiscalement avantageux conserve tout son intérêt dans certaines villes moyennes où la demande locative reste forte. Mais il faut étudier le dynamisme du secteur, anticiper les tendances de la demande locative et évaluer la capacité à supporter des périodes sans locataire.
Voici quelques pistes à explorer pour adapter sa stratégie :
- Profitez des atouts du bail réel solidaire pour limiter l’apport initial, surtout dans les secteurs où les prix rendent l’achat classique inaccessible.
- Analysez la rentabilité des investissements en LMNP dans les endroits où la rotation des locataires offre un rendement digne de ce nom.
- Contactez un organisme de foncier solidaire si votre profil correspond à l’accession sociale et à ses critères de financement.
La négociation du prix retrouve une place centrale : dans certains segments, l’acheteur reprend l’avantage, surtout sur des logements à rénover ou à mettre aux normes (DPE, performance énergétique). Gardez un œil sur les évolutions de la loi logement urbanisme et sur la fiscalité locale : chaque nouvelle règle vient rebattre les cartes entre propriétaires, investisseurs et collectivités.
Dans ce nouveau décor, l’accès à la propriété totale ne disparaît pas, il se transforme. Les règles du jeu changent, mais le désir de posséder son logement reste une boussole pour des millions de Français. Reste à savoir qui saura s’adapter, et à quel prix.


